14 mai 2006

Nosferatu à l'opéra Bastille - Gallotta

Nosferatu loin des vampires. L’opéra Bastille accueille du 6 au 13 mai la reprise de la chorégraphie de 2001 de Jean Claude Gallotta, Nosferatu. Pour son deuxième spectacle dans l’opéra parisien, il dépeint une pièce noire.

Pièce noire et dramatique que ce Nosferatu. Jean Claude Gallotta, le cinéphile, fait référence au cinéaste Murnau, et à son héros, frère de Dracula.

Jean Claude Gallotta, le chorégraphe, réunit 36 danseurs de l’opéra de Paris, sur une musique de Pascal Dusapin, interprétée en direct par l’orchestre de l’opéra.
Nosferatu hante la scène, la traverse, happant au passage un ou une danseuse.

Des danseurs classiques pour une chorégraphie qui l’est beaucoup moins. Nosferatu est une pièce moderne. Moderne par le look, des danseurs en tenue de ville, cheveux lâchés.

Une pièce moderne par les mouvements, s’approchant parfois de la breakdanse ou de la capoiera.

Et avant tout une pièce d’actualité par son thème. Car le chorégraphe grenoblois nous entraîne dans un voyage au coeur de l’ombre et de l’obscure, au cœur de l’exclusion.

Le tout dans un décor sobre mais sombre. Des poutres de béton, carcan de la société qui enferme Nosferatu. A force de cambrures et de déhanchements, José Martinez, alias Nosferatu tente de se glisser, se fondre dans son environnement.

Tout en fluidité et en légèreté, l’étoile de l’opéra ondule comme le voile d’un fantôme, au bord de la folie, dans un monde hostile. Pour Jean Claude Gallotta, fini le vieux Nosferatu, aux grandes oreilles, place, je cite, à « une pop star mal rasée, un souffle, un fantôme ».

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