22 novembre 2006

des compléments sur la vidéo d'Adolf ...


Adolf, star du Web
LEMONDE.FR | 22.11.06

© Le Monde.fr

07 novembre 2006

Un blogueur égyptien arrêté après avoir critiqué les autorités religieuses

AFP 07.11.06 | 17h47

La police égyptienne a arrêté un blogueur qui avait publié des messages critiquant les plus hautes autorités musulmanes du pays, a indiqué un responsable des services de sécurité mardi.



Dans son dernier message posté le 28 octobre sur son blog, Abdel Karim Nabil Suleiman, 22 ans, s'en était pris à l'université Al-Azhar, siège des plus hautes autorités de l'islam sunnite, d'où il avait été expulsé l'an dernier.




Cheikh Mohammed Sayyed Tantawi, le grand imam de la mosquée d'Al-Azhar, est considéré comme le plus haut dignitaire musulman du pays avec le grand mufti Ali Gomaa.



"Je suis allé étudier à Al-Azhar à la demande de mes parents malgré mon dégoût pour Al-Azhar et ses idées religieuses et en dépit de tout ce que j'ai écrit de très critique à l'égard de la poussée de la religion dans la vie quotidienne et de ses effets sur l'attitude des gens", avait écrit Abdel Karim Nabil Suleiman.



"J'ai été expulsé d'Al-Azhar pour mes interventions sur internet, un espace libre qui ne dépend pas de leur juridiction", ajoutait-il.



"Je dis à Al-Azhar, à son université, à ses professeurs et à ses prédicateurs qui se dressent contre tous ceux qui ne pensent pas contre eux: +Vous irez tout droit dans la poubelle de l'Histoire, où vous ne trouverez personne pour pleurer pour vous et votre régime s'achèvera comme les autres", écrivait-il.



Abdel Karim Nabil Suleiman, déjà arrêté une première fois en octobre 2005, a été interpellé lundi dans la ville d'Alexandrie, a indiqué la source des services de sécurité qui a requis l'anonymat.



Son arrestation est intervenue le jour même où Reporters sans Frontières (RSF) publiait une liste de 13 pays "ennemis de l'internet" qui regroupe l'Egypte, la Birmanie, le Bélarus, l'Iran ou encore la Corée du Nord.

05 novembre 2006

visite parlementaire

Une fois n'est pas coutume, petit post touristique sur ce blog. On reste à Berlin, bien sur, pour découvrir le Reichstag, détour obligé de chaque bon touriste ...

Ce symbole de la capitale allemande porte en lui les stigmates de l'histoire de l'Allemagne. Construit sur 10 ans, de 1884 à 1894, il a été dessiné par l’architecte Paul Wallot. Un projet critiqué, notamment par Guillaume II, empereur en ce temps-là, qui craignait de la concurrence pour le château de Berlin. Le Reichstag se veut symbole d’unité, paré des blasons des différents royaumes de l’empire. En 1916, on rajoute « Dem Deutschen Volke » sur le fronton.

De 1894 à 1933, le palais accueille l’assemblée allemande, le Reichstag. Le 9 novembre 1918, il accueille la République allemande, car c’est depuis son balcon que Philipp Scheidemann proclame la fin du règne des Hohenzollern et la naissance de la République.

En février 1933, le palais est incendié, selon les nazis, il s’agirait d’un complot communiste. Résultat : campagne de répression de l’opposition politique.

En 1945, c’est au sommet du Reichstag que l’armée soviétique hisse son drapeau rouge, lors de la prise de Berlin.

En 1957, on décide de rénover (voire reconstruire…) le palais. Des travaux qui durent près de 11 ans et coûtent 120 millions de marks. Mais la coupole, détruite lors de l’incendie, n’est pas re-bâtie.

3 octobre 1990 : réunification allemande, Berlin devient capitale, et on décide en juin 1991 de déménager le parlement allemand, le Bundestag, de Bonn à Berlin. Nouvelle modernisation du bâtiment, l’architecte Sir Norman Foster est aux commandes. Il décide de reconstruire une coupole, moderne celle-ci, en verre.

Autre symbole de modernité, l’ouverture à l’art contemporain, puisque pendant les travaux, Christo a emballé le Reichstag.


un p'tit diaporama avec quelques photos prises en septembre

30 octobre 2006

Un petit aperçu des jardins de Potsdam, du Schloss Sans soucis :-).
Qualité pas parfaite, mais au moins une fenêtre sur l'Allemagne !

Démocratie bloggeuse ?


Révélée par Libé, diffusée sur Dailymotion, une vidéo amateur reprend les "meilleurs" passages de l'exposition télévisuelle de Sarkozy. Montrer ses incohérences, dénoncer les erreurs, les menaces, ou encore les dangers de son discours. Certes, on peut considérer ce film comme de la propagande... (musique stressante, texte mitraillé en blanc sur fond noir, ...) mais tout a vraiment été dit ... et le montage donne un résultat des plus effrayants ! A vous de juger ...



Sarkoland
envoyé par matzen

26 octobre 2006

Musicalité



Alors que les débats font rage entre candidats à la candidature, heureusement, le web est là pour détendre l'atmosphère.

et quoi de mieux que la musique pour adoucir les moeurs si l'on en suit le dicton populaire ? L'efficacité n'est pas prouvée d'un point de vue politique, mais pourtant tout le monde s'y met.

"Va chercher bonheur à gauche..."


Très pro, et toujours à la pointe de la technologie, DSK s'est auto-produit un hymne de campagne ... très humblement il reprend un air relatant les exploits de Zidane ...


"Y'a une bombe chez les candidats..."

Ségolène Royal, elle, a un fan-club non officiel qui lui prépare des chansons, assorties de vidéos.






Sur le même site, (le Blog des Gars de la Royal), autre chanson dérivée, où là, c'est Sarkozy qui en prend pour son grade ...



Pour l'instant, rien trouvé du côté de Laurent Fabius ...

20 octobre 2006

La politique belge ...

Allez, avant de rentrer dans la folie bloggeuse pré-présidentielle et innonder ce p'tit univers d'articles sur nos candidats et leurs campagnes ... un petit détour par la Belgique.

Ca parle de politique quand même, d'élections même ... coup de projecteur sur un député belge, Monsieur Daerden, qui, apparement, était très heureux d'être élu, de s'ouvrir à un autre parti, et surtout de la victoire de son fils ... deux vidéos bien arrosées !





et un peu plus tard ... apparement, ça ne va pas beaucoup mieux ...





Et alors, quand on entend les explications ... c'est encore mieux !!!





Bon, et bien non, ce n'était pas une blague belge... mais difficile d'imaginer un politicien français dans cet état !

08 octobre 2006

Les yeux dans la Mannschaft

Mardi 3 octobre : fête nationale allemande : on célèbre la réunification, l'unité du pays. Avec cette année un petit goût sportif - relent de la W.M. (Weltmeisterschaft, coupe du monde) : la sortie dans les salles de "Allemagne : un conte de fée d'été" (Deutschland : ein Sommermärchen).

Plus d'infos sur le film de Soenke Wortmann, réalisateur qui a cotoyé les joueurs 6 à 8 heures par jour :
Un drapeau en gros plan, une intro incisive :

"Ein Volk von Fans" - un peuple de fans -
"Eine Mannschaft von Helden" - une équipe d'héros -
"Teamgeist" - esprit d'équipe
"Wille" - volonté
"Leidenschaft" - passion

La bande annonce sur le site internet à elle seule résume l'ampleur qu'a pris la W.M. en Allemagne. Plus qu'un évènement sportif, c'est une Allemagne d'un genre nouveau qui s'est révélée tout au long du mondial, et dans les semaines qui ont suivi.


petit extrait diffusé sur la chaîne publique ARD
Des changements dans les mentalités, un regard nouveau sur soi-même et son pays. L'idée que, oui, on peut être fier d'être Allemand.
Le président Horst Köhler s'est félicité de ce renouveau d'une forme de fierté nationale, affirmant apprécier ne plus être le seul à arborer un drapeau sur sa voiture !
Des campagnes ont fleuri un peu partout, affirmant que l'Allemagne est un land of ideas, que le pays a reçu le monde entier, en lui présentant ses savants, ses artistes : en montrant la richesse de l'Allemagne. Une autre campagne "Du bist Deutschland" (tu es l'Allemagne) cherche à impliquer les Allemands.

Et plusieurs semaines après la fin de la coupe du monde, l'Allemagne en garde d'autres stigmates ... quelques photos glanées ça et là dans les rues berlinoises comme preuves à l'appui ...


Premier signe : on croise toujours des lions en peluche géant dans les rues et les boutiques ... c'est Goléo ! la mascotte officielle ! (responsable en grande partie de la faillite de l'entreprise qui l'a créé...)



La célèbre tour de la télévision ne s'en est toujours pas remise ... pour preuve, les pentagones d'un rose "deutsch Telekom" sur la moitié inférieur du globe ... reste d'un déguisement de ballon de foot !


Même style de déguisement pour ces cabines téléphoniques (non ce blog n'est pas sponsorisé par Deutsch Telekom, mais l'entreprise de télécommunications a été très active publicitairement parlant pendant le mondial ...)


Et même les poubelles ont eu droit à un déguisement ! "Tir ... Buuuutttt !!!" peut-on lire dessus ... pour inciter au tir citoyen peut être ?

Encore et toujours dans le même esprit, les vitres de certains U-Bahn (métro local) se sont vu égayées par des stickers ballons de foot...


Plus sérieux maintenant, le terrain de foot pour lutter contre l'homophobie et les violences. (les plus observateurs reconnaitront Wowereit, un carton rouge à la main).


Et enfin, clou du spectacle - surtout pour les supporters des Bleus ... - LE bus de l'équipe de France ... croisé dans une rue déserte... et voui, c'est dedans que Zizou a du s'asseoir tristement le soir de la finale ... ben non, j'ai même pas écrasé une p'tite larme émue ... rahhh là là là ... le foot ...

07 octobre 2006

Après la BD, le dessin animé

Après la BD, le dessin animé : l’artiste Walter Moers garde le même décor et le même personnage principal, pour un clip au cœur des polémiques en Allemagne.

Mais avant d’en dire plus, voilà l’objet des discussions – un des 5 fichiers les plus téléchargés sur Internet outre-Rhin.



Vous aurez sans doute reconnu le petit Adolf, « vieux porc nazi ».

Les paroles en allemand

On retrouve Blondie, le chien du Führer, ainsi que ses canards… Sur Internet, en CD ou téléchargeable pour son téléphone portable, cela fait führer en Allemagne … mais aussi énerve, de tous les côtés.

Dans le Berliner Kurier, l’écrivain d’origine juive Ralph Giordano s’insurge : « on ne peut pas traiter du responsable de l’Holocauste de cette manière ! ». Et la caricature ne plait pas plus aux néo-nazis, puis que lors de la parution, en 1998, de la BD avec déjà le même héros, Walter Moers avait reçu des menaces de mort. En signe de protestation trois chaînes de télévision ont refusé de diffuser les publicités pour les sonneries de portable ou autres images téléchargeables. Pour eux, on ne peut traiter de l’un des plus grands meurtriers de l’histoire de manière humoristique.

Autre son de cloche chez le journaliste d’origine judéo-polonaise Henryk M. Broder : selon lui ce serait au contraire une « bonne méthode » pour parler du Führer. Il explique que « Par ce biais il apparaît clairement à quel point les Allemands se sont laissés convaincre par "un personnage aussi pitoyable" ».

23 septembre 2006

Pas facile d'être Premier Ministre et d'aimer l'art contemporain ...

Cohue générale, crépitement de flashs d'appareils photographiques, micros flottants dans les airs, une espèce de marée humaine bruyante se déplace à la façon d'un essaim d'abeilles dans les couloirs du Martin Gropius Bau, à deux pas de la Potsdamer Platz, en plein Berlin. Des cris, des soupirs, des râles en franco-allemand et surtout des bruits de pas, plus ou moins violents, ponctuent les déplacements harsardeux de cet amas humain.

De l'extérieur de ce bloc aux contours mouvants, difficile de dire ce qu'il se passe ... hyperactivité sans nul doute... mais pourquoi donc ???

L'observateur un minimum informé saura qu'en ce 22 septembre 2006, au Martin Gropius Bau, on inaugure une nouvelle exposition, "Peintures / Malerei", évènement phare de l'initiative "Art France Berlin", qui, pendant 3 mois, relève le pari difficile de mieux faire connaître l'art contemporain français (de 1972 à nos jours) au public allemand. 150 artistes français, ou installés en France, des peintres, des photographes, des musiciens, des danseurs, des saltimbanques en tous genres envahissent la scène allemande.

Et en cette veille de première journée d'offensive culturelle, Dominique de Villepin, fan d'art contemporain, a profité d'un "voyage professionnel" dans un forum berlinois, pour faire un petit détour à la soirée d'ouverture. Centre de toutes les attentions médiatiques, pas le temps pour le Premier Ministre d'admirer les oeuvres d'art : priorité aux sourires forcés, mais travaillés, pour donner un aspect "naturel", sur les photos ou les films, on tourne son profil à gauche ou à droite, glisse une remarque sur un artiste "ah, un Soulages!", l'exposition est expédiée au pas de charge.

(c) VG Bild-Kunst Bonn 2006

Le discours du vernissage, ensuite, révèle une autre image de l'homme. Comme un de ses proches, sans doute, confiait à son voisin, dans la cohue générale, "il aime faire ça, une initiative pareille, il apprécie vraiment l'art". Après un début de discours relativement "académique", place à l'envolée lyrique. Les notes, sur le pupitre, sont vite oubliées, l'homme dévoile sa passion pour l'art, ses sentiments, ses impressions ou encore son attirance pour Goya. On sort du discours traditionnel, la salle applaudit.

Reste un sentiment bizarre, presque amer ... comment un amateur d'art peut-il supporter de visiter une exposition à un rythme pareil, dans un brouaha aussi gênant ? M'en viendrait presque l'envie de le plaindre ...

22 septembre 2006

Des nouvelles de Wowi ...

Alors pour tous ceux qui se demandaient ce qu'il s'était passé lors des élections municipales/de l'assemblée du land à Berlin :


source : Spiegel on line

Wowereit sort donc victorieux, recul important en revanche pour Die Linke, progression des Verts. La question de l'alliance est donc plus que jamais à l'ordre du jour ... La version rot-rot-grün (SPD + die Linke + les Verts) est définitivement rejetée par la SPD, car bien évidemment, à trois partis, il est encore plus difficile de se mettre d'accord qu'à deux ...

Débat très "spannend" en Allemagne, mais l'opinion publique se pose également d'autres questions, à l'instar du tabloïd conservateur Bild, qui voit déjà Wowereit tout en haut de l'affiche, en posant, cette semaine, à la une, juste au dessus d'une photo d'une femme dénudée "Wird Wowi der 1. schwule Kanzler?" (Wowi sera-t-il le premier chancelier homo ?). Et sur le site du quotidien, on peut meme voter, pour répondre à la question "l'Allemagne est-elle prete pour un chancelier gay?", après mon vote, les résultats étaient mitigés ... 51% pensent que oui, 49% non. Mal sehen, on verra...



photo publiée dans Die Zeit, Wowereit et son ami

Et même les journaux "sérieux", s'y mettent. La Zeit par exemple, explique "la logique de la spéculation politique est terrible simple. A peine un politicien gagne les élections au Landtag, que les médias et les amis de son parti lui promettent des devoirs politiques plus haut." Et bien évidemment, dans le cas d'un politicien homosexuel, on dépasse le débat purement politique, et on s'attache à la sphère privée...

En Autriche, la Wiener Zeitung fait dans le délicat ... avec un titre clair "Berlin reste rouge et homo" ...

17 septembre 2006


Wowereit - Delanoë : deux maires de gauche (SPD/PS), deux maires de capitales européennes (Berlin/Paris), deux maires à hautes cotes de popularité, deux maires de gauche dans des pays à gouvernements plutot orientés à droite, et deux hommes politiques qui ont rendu publique leur homosexualité. L'un a accueilli triomphalement la WM (Weltmeisterschafft, coupe du monde), l'autre a raté les J.O. ... mais les deux se retrouvent lorsqu'il s'agit d'ouvrir des plages sur les bords de leurs rivières (la Spree et la Seine).

Aujourd'hui, dimanche 17 septembre, Klaus Wowereit est sur le point d'être réélu ... du moins si les électeurs suivent les sondages !! petit portrait...



Klaus Wowereit, premier magistrat berlinois dispose d'un atout considérable : la convivialité. Il va au devant de ses concitoyens, parle avec eux. Et cela semble marcher : même certains électeurs refusant la SPD, soutiennent pourtant Wowi ! C'est l'aspect humain qui prime, et ça, Wowereit l'a bien compris.

Fêtard, ce n'est pourtant pas la qualité première que l'on recherche chez un maire. Mais à Berlin, sans doute si, puisque Klaus Wowereit est désormais célèbre pour ses nuits blanches et ses soirées arrosées. Il est par exemple apparu à l'opinion publique en train de boire du Sekt (Ersatz de Champagne) dans une chaussure à talon ... ou en train d'embrasser de célèbres femmes allemandes (en affirmant "je ne me laisserai pas interdire d'embrasser !", après avoir fait la une des tabloïds). On raconte même qu'il aurait parfois annulé certains rendez-vous trop matinaux, par rapport à ses heures de coucher ! (et un petit "Kater", qui sait?)

Sa réélection semble néanmoins assurée. Premier homme politique allemand à faire, en 2001, son coming out, il n'hésite pas à s'afficher publiquement avec son compagnon, ou participe activement au Christopher Street Day de Berlin. Lors de sa première élection, il y a 5 ans, il avait affirmé, un brin provocateur, " Je n’ai jamais mené de politique homosexuelle, mais je fais de la politique en tant qu’homosexuel ". L'été dernier, nouvelle polémique : le maire signe le mot d'accueil d'un salon SM et fétichiste, réaction évidement de la part de la tradionnaliste CDU, pour l'un de ses représentants, "Wowereit n'est pas tolérant, il est décadant".

Mais dans une ville aux dettes records - en grande partie dues à l'histoire - et en perpétuel changement, Wowereit a surtout voulu insufler des modifications dans les mentalités : fini l'assistanat et les recherches de subventions. Aux Berlinois d'aimer leur ville, de montrer combien elle est belle et d'exploiter ce potentiel énorme.

Une nouvelle gare (la plus grande d'Europe, en verre), bientôt un nouvel aéroport international : entrepreneur et bâtisseur, Wowi pense avant tout à l'avenir de sa ville et à son ouverture. La coupe du monde de football a représenté un atout pour lui : il a su se mettre en avant et affirmer la fierté d'être Berlinois et Allemand. Une influence de la WM même durant la campagne, avec un "Wowi-Bär", revêtu d'une tenue de footballeur allemand !

Si la réélection de Klaus Wowereit semble assurée, l'inconnu demeure sur l'alliance qu'il va conclure pour obtenir son poste. Pas de "Grosse Koalition", à l'image de l'actuel gouvernement fédéral (CDU-CSU/SPD). Wowereit considère en effet que la CDU ne propose pas une bonne politique berlinoise.

Restent donc deux solutions :
- Rot-Grüne : c'est à dire avec les Verts allemands - plus puissants et organisés que leurs homologues français.
- Rot-Rot : avec le nouveau parti de gauche allemand, Die Linke, qui se veut défendre une "vraie gauche", en comparaison à la SPD, sociale-démocrate. Mais cette solution n'emballe guère les Allemands.

Réponse dans les jours qui viennent !

plus d'infos sur Wowi : www.klaus-wowereit.de

16 septembre 2006

Berlin à vélo

Cela semble sortir tout droit d'un cliché ... mais pourtant ... c'est vrai : les rues des villes (et des campagnes) allemandes sont littéralement envahies par les vélos.
Rapide et écolo, le 2 roues à pédales est roi. Il a quasiment la priorité sur tout ... en particulier sur les piétons. Et - surtout les étrangers - ces derniers se laissent régulièrement surprendre, voire même secouer, par un bolide, sonnant généralement de façon hargneuse, pour faire libérer la voie.
Les pistes cyclables relient les quatre coins de la capitale. Parfois, elles sont simplement matérialisées par des marquages au sol à même le trottoir ... Les cyclistes disposent également de leurs propres passages pour traverser les rues, avec feu de signalisation à part.
Plus de 1 000 km de pistes cyclables, contre 224 km à Paris (en 2002), certes, la capitale allemande est plus étendue que la française ... mais Berlin fait tout pour mettre le vélo, dans le coeur des berlinois... Et ça marche ! Puisque même les journalistes de la télévision française prennent l'habitude d'aller faire leurs reportages ... sur leurs 2 roues !

11 septembre 2006

Les signes qui ne trompent pas ...

... eh oui, je suis bien de retour en Allemagne !

- Les gens attendent patiemment que le petit bonhomme passe au vert pour traverser, et ce, MEME si il n'y a pas une seule voiture à l'horizon... je crois que je connais qu'un seul français qui fait ça ! Mais il a vécu à Berlin, alors ça compte pas ;);) :-P.

- La discipline est de rigueur dans le métro : une voix nous dit de monter, puis de reculer, avant qu'une musique "douce" signale la fermeture des portes ... rien à voir avec l'espèce de grincement et la cohue parisiennes ! Et presque toujours une place assise !
- Les poubelles se déplacent toujours par 4 ... la verte pour le vert, la jaune pour le papier, la bleue pour les emballages, et la rouge, la Restmüll, pour le reste. C'est sur, sur les quais des gares, faut de la place !!

- Les restaurants ne sont pas prets à midi, repassez bitte schön ... on mange le repas de midi à 14h

- les snacks et boulangerie "français" avec des drapeaux bleu blanc rouge ont la cote.

- les rues sont propres et vertes

- ça sent la Currywurst et le Döner à tous les coins de rue : les Imbiss pullulent ... mais pour les cafés, c'est plus compliqué !

- je recommence à mettre des tournures de phrase et des expressions typisch deutsch dans mon français.

- On mange bio, on est Umweltfreundlich.

- pas besoin d'avoir un porte monnaie bien fourni pour aller manger une généreuse part de gâteau (généralement écoeurant à souhait, avec de la Schlagsahne, des fruits et du chocolat) assortie d'une belle tasse de thé (ou de chocolat) ... les salons de thé régalent mes papilles...

- mon accent est süss au lieu d'être furchtbar pour les profs d'allemand en France ;-)

- les magasins ferment à 6h ... et rien n'est ouvert le dimanche !
(faux, entre temps j'ai découvert LA perle rare, ouverte jusqu'à 22h, meme le dimanche !!!) Mais pendant le mondial, les horaires d'ouverture étaient plus extensibles et à en croire la presse allemande (Focus en particuliers) les chiffres d'affaires des commerçants ont été excellents, on parle de renouveler l'expérience avant Noël voire même de dérégulariser les horaires de fermeture. Sous réserve de l'avis des Gewerkschaften (syndicats) très puissants dans les négociations en Allemagne.

- on peut retrouver (enfin) Schlecker, Aldi, Buttler's, et bien d'autres encore ;-) chez moi, ce n'est pas l'Ostalgie, mais la Konstanz-talgie... manque plus que le Bodensee et quelques personnes particulières ...

- encore pleins d'autres raisons... à venir au fur et à mesure ;) mais oui, je suis bien de retour en Allemagne, ça, y'a pas de doute ;-).

03 septembre 2006

Ostalgie et musée

A la mi-juillet, le paysage déjà bien vaste des musées berlinois a accueilli son petit dernier, le DDR-Museum.

Loin des musées académiques où l'on observe les oeuvres de loin, le DDR-Museum (musée de la RDA) se veut interactif : on touche, on fait bouger, on manipule, on teste ... Voilà pour la méthode, quant au contenu, il s'agit d'un bond dans le passé, d'un retour à avant 1989, avant la chute du mur, du côté de Berlin est.

On rentre dans le musée par une porte située face à la Spree (rivière berlinoise), et on descend dans un décor assez sombre, fait de murs représentant des sortes de tours d'immeubles, façon ex-RDA. Sur ces murs, des décors, des panneaux, mais surtout des objets accrochés directement, ou que l'on découvre dans un tiroir ou dans un placard. Classés par thématiques, ce sont des ustensiles en tous genres qui ont marqué la vie des Allemands de l'est. De la Trabant, la célèbre voiture, aux boites de conserve, musiques (comme celle diffusée en fond sonore de ce blog, du célèbre groupe est-allemand les Puhdys) ou encore vêtements. On touche les étoffes, on peut aussi monter dans la Trabant ou encore écouter les radios d'époque : pas de doute, la machine à remonter le temps vient d'être réinventée !!!



vidéo de publicité pour la Trabant - source : www.ac-creteil.fr

Pour la touriste française, agée d'une poignée d'années lors de la chute du mur, c'est amusant, on sourit, on s'insurge, on découvre, d'un regard plutôt extérieur. Mais à côté, certains s'émerveillent : "oh, regarde ! j'avais le même !". Alors qu'une jeune femme regarde, émue, se souvient de ces objets, brosse à cheveux, nécessaire d'écolier, dont elle disposait avant la chute du mur, sa mère se retourne, étonnée : "mais tu as connu ça toi ?".

C'est l'Ostalgie qui frappe de plein fouet une partie de la société est-allemande. Une sorte de nostalgie de l'est, de quand l'Allemagne était divisée, de quand il y avait le plein emploi, avant le libéralisme économique. On est "ostalgique" des bons moments, les plus mauvais sont effacés des mémoires. Cette pensée s'est développée durant ces dernières années en Allemagne. On la retrouve par exemple au cinéma, dans Good bye Lenin ! du réalisateur Wolfgang Becker, mais aussi dans la vie quotidienne allemande : des Partys sont organisées sur le thème Ostalgie, on vient avec les habits d'époque et on danse sur les musiques phares d'avant la chute ... Et puis l'Est a bien rejoint la société de consommation ... puisque maintenant, sur internet, on peut acheter pleins d'objets "d'époque" pour revivre comme avant !

En savoir plus :
Sites vendant des articles est-allemands :
www.osthits.de, http://ostalgie-museum.de

31 juillet 2006

Journée de la Femme Africaine

Paix, sécurité et stabilité économique en Afrique - C’est le thème choisi cette année pour la journée de la Femme africaine.

Tous les 31 juillet depuis 44 ans, on fête, sur tout le continent africain, les femmes.

A titre d’exemple, au Cameroun, une série d’activités ont été lancées. L’objectif ? « raffermir l'idée de cohésion et de paix ».

L’origine ? En juillet 1962, une conférence des femmes africaines a vu le jour. Et c’est sous l’égide de cette organisation, aujourd’hui « Organisation panafricaine des femmes », que la journée de la femme africaine est célébrée.


Pourtant, journée de la femme ou non, les droits du 2ème sexe ne sont pas toujours bien respectés en Afrique. L’an dernier déjà, à l’approche de la journée de la femme africaine, Amnesty Internationale appelait davantage de gouvernements africains à ratifier le Protocole relatif aux droits des femmes.
Un protocole qui a vu le jour le 11 juillet 2003. L’an dernier, seuls onze pays l’avaient ratifié… et le protocole nécessite 15 ratifications avant de pouvoir entrer en vigueur.

Grâce à la mobilisation, on a franchit, avec la ratification du Togo, les quinze pays, et le texte a pu entrer en vigueur en octobre dernier.

Mais il y a encore du travail… selon Amnesty International,
« Au 26 octobre 2005, 15 États étaient parties au Protocole : l'Afrique du Sud, le Bénin, le Cap-Vert, les Comores, Djibouti, la Gambie, le Lésotho, la Libye, le Malawi, le Mali, la Namibie, le Nigéria, le Rwanda, le Sénégal et le Togo.Les États dont la liste suit n’ont pas encore ratifié le Protocole : Algérie, Angola, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Kenya, Libéria, Madagascar, Maurice, Mauritanie, Mozambique, Niger, Ouganda, République arabe sahraouie démocratique, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Seychelles, Sierra Leone, São Tomé-et-Principe, Somalie, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Tchad, Tunisie, Zambie, Zimbabwe. »

Droit à la vie, à l’intégrité et à la sécurité des personnes, protection contre des pratiques traditionnelles nocives, interdiction de toute discrimination et protection des femmes lors des conflits armés : le protocole concerne aussi bien des droits civils et politiques, qu’économiques, sociaux ou culturels.

Plus d’informations :
la charte :
http://unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/CAFRAD/UNPAN009295.pdf

14 juillet 2006

14 juillet – Fête Nat.

Décidément, ce blog sera celui des fêtes ! Des festivités au sens large, même. Après la fête de la musique, place au 14 juillet.

Fête nationale dites-vous ? L’origine du 14 juillet … tout le monde la connaît. La prise de la Bastille en 1789, et surtout la Fête de la Fédération, un an plus tard, d’où vient réellement la fête nationale actuelle.

Cette fête de la fédération était en fait l’anniversaire de la prise de la Bastille. Sur le Champ de Mars à Paris, les fédérés étaient présents, tout comme entre 200 000 et 400 000 spectateurs (de quoi faire rougir Johnny – désolée de la référence, mais la Savoie se remet à peine de l’annulation de son concert en extérieur pour cause d’orages violents). Louis XVI était là aussi. Il jure fidélité aux nouvelles lois. «Moi, roi des Français, je jure d'employer le pouvoir qui m'est délégué par la loi constitutionnelle de l'État, à maintenir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par moi et à faire exécuter les lois».
C’est l’union et l’unité du pays.

Et pour le côté institutionnel, le 14 juillet est fête nationale depuis le 29 juin 1880. L’idée vient du député Benjamin Raspail. On préfère l’année 1790 à 1789, car cette dernière avait connu un 14 juillet beaucoup trop sanglant…

Mais aujourd’hui ?

Fête nationale, jour chômé ? Et quelle signification ? Prise de la Bastille ?

Le côté férié, j’ai un peu de mal à le voir : un partiel l’an dernier, puisqu’en Allemagne, le 14 juillet ne représente pas grand-chose au niveau fédéral, et cette année… un jour de travail comme les autres. L’actualité n’est jamais fériée, donc il faut bien que des journalistes (ou des stagiaires) travaillent !

Dans les rues de Chambéry, j’ai pourtant bien senti qu’il se tramait quelque chose de particulier. Les rideaux des boutiques tous fermés en ce jour de semaine, pourtant. La police municipale qui place des barrières face aux « 4-sans-culs » - ou la fontaine aux éléphants, pour les plus sensibles (pour faire dans le folklore savoyard, petite explication : on ne voit que la partie « avant » des éléphants, d’où le nom. Cette œuvre d’art date de 1838, elle a été réalisé par le sculpteur grenoblois Sappey, et représente les voyages en Inde d’un généreux donateur de la ville de Chambéry). Bref, la petite ville d’habitude si calme semblait mue par d’étranges rituels…

Devant la mairie, tout devient plus clair : traditionnel défilé, commençant par la revue des troupes. Les « chasseurs à main » comme me confia un petit garçon [comprendre, Chasseurs Alpins], les pompiers, qu’on aime parce qu’ « ils nous sauvent la vie » complètera sa jeune voisine, et puis des motards, et des militaires dont je ne saurais dire le régiment d’appartenance. Grand absent : le 14ème BCA de « chasseurs à main » (ou chasseurs-lapins, suivant mes sources) qui avait cette année la grande chance d’être accueilli par Jacques Chirac sur les Champs Elysées, il nous avait donc faussé compagnie, préférant rejoindre la capitale.

Défilé donc, au son de la musique militaire traditionnelle la plus virile. Un défilé assez rapide à vrai dire. On a passé plus de temps à attendre qu’ils démarrent qu’à les voir passer … Mais bon, les spectateurs, sur place, sont unanimes. « Je ne loupe jamais un 14 juillet » me confiera une fidèle citoyenne. Pour une autre, le sentimental reste LA motivation. « Ah, on ressent toujours un petit pincement pour nos militaires… c’est qu’ils sont beaux quand même ! ».

Un conseiller municipal, au micro de France Bleu Pays de Savoie, affirmera son attachement à ce rassemblement populaire. Pour d’autres, il s’agit de se souvenir des guerres, et des soldats. Mais la fête de la fédération dans tout ça, elle est passée où ?

Je ressors la tête un peu emmêlée. Qu’est ce que c’est alors que ce 14 juillet ? En me posant la question, la réponse immédiate : le feu d’artifice ! Ben oui, souvenirs d’enfance : ces couleurs magiques dans le ciel, ça valait bien tous les militaires !

Mais si on se rapporte à la signification première, toujours cette question … où est passée la fête de la fédération ??? Là, je vois pas. Quand soudain… la République arrive au galop. Le nouvel évènement qui veut réunir tous les Français autour de la liberté, de l’égalité et de la fraternité … le « Pique Nique de la République ». Créé en 2006 … ça fait pas tellement traditionnel, mais bon, d’après l’organisateur et le site internet (http://www.lepiqueniquedelarepublique.fr/), ça veut remettre en place les traditions. Bon, soit… je découvre alors tout le protocole mis en place.

Où est passée la liberté ? Tout est codifié à la manière d’un voyage organisé pour Bidochon… on doit s’asseoir sur une nappe bleu-blanc-rouge (passe encore), les cloches du village sonnent, puis, le maire de la commune où est organisé le pique nique lève son verre et récite un discours pré-écrit, on entonne la Marseillaise, et enfin, on a le droit de manger ! (mais il faut encore entonner une autre chanson, écrite spécialement pour l’occasion – j’ai l’enregistrement sur simple demande par mail ;) pour ceux que ça intéresse).
Et comble du comble, pour ceux qui vivent dans des communes hérétiques refusant le pique nique de la République, il reste le jeu … sms ! qui vous permet de participer virtuellement au festin… le rêve … et de vous sentir investis de ces valeurs républicaines. Ben oui, la fraternité nouvelle version, ça passe par sms. Mais au moins, ça garantie l’égalité d’accès au pique nique ! Ils sont forts en com’ quand même nos organisateurs …

Résultat de tout ce blabla … je n’ai toujours pas bien compris ce que signifiait la fête nationale. Pour chacun, une représentation différente. Du souvenir à la convivialité, de la République à l’armée… un manque d’unité certain. Alors qu’on fêtait pourtant l’unité du pays, non ?

27 juin 2006

p'tit brin de nostalgie ... Sehnsucht nach Konstanz

Europahaus, Konstanz, Allemagne, un vendredi 1er octobre. Mes valises qui s’entassent dans une chambre inconnue, dans une « WG » (colocation) inconnue, dans une résidence inconnue, dans une ville inconnue. Je suis ici pour 10 mois. 10 mois d’études, mais surtout 10 mois de « relations internationales ». Que comprendre par relations internationales ? Aujourd’hui, à Konstanz, je découvre encore et toujours quel sens peut être donné à cette expression.

Relations linguistiques
Europahaus, la maison de l’Europe. Tel est le lieu où j’habite. « Maison de l’Europe » porte bien son nom : derrière chaque porte se cache un représentant d’une nationalité différente. Derrière chaque porte on peut entendre s’exclamer sur tous les tons, dans toutes les langues, des étudiants curieux et fêtards. Grâce à Europahaus, ma troisième année « relations internationales » aura donc tout d’abord été linguistique. J’ai découvert le tchèque, j’ai découvert l’italien, le slovène, le biélorusse, l’estonien, j’ai entendu l’anglais et l’espagnol sous un jour nouveau, j’ai appris le polonais et bien évidement, pour faire prendre la sauce, pour me faire comprendre, pour communiquer, j’ai parlé allemand.

Relations culinaires
La communication est certes importante, mais un second point a rapidement attiré mon attention : la nourriture. Il fallait en effet survivre dans un environnement nouveau… Dans un premier temps, ce fut évidement Bratwurst (saucisses), Currywurst (saucisses au curry) et Kartoffelsalat (salade de pommes de terre) puis le chou, puis les Frikadelle (boulettes de viande) et les gâteaux bien écoeurants, mêlant chocolat, cerises et alcool, le tout sous un épais manteau de Sahne (crème). Toute l’Europe s’est donc retrouvée autour de la table allemande. Mais au fur et à mesure, chacun y est allé de ses conseils, a rajouté son grain de sel, et la table est devenue européenne. Mes tartiflettes et autres gratins dauphinois ont rejoint les zupy polonaises (soupes), les pasta italiennes, les moussakas grecques, les puddings anglais et les bramborak tchèques (galettes de pomme de terre).

Relations amicales
Au fil de ces repas et conversations de véritables amitiés sont nées. Les étudiants se sont découverts, les clichés ont fondu comme neige au soleil : l’italienne, à force de vivre au quotidien avec moi, a oublié sa haine envers les français (enfin… presque … l’équipe de France de foot reste définitivement l’ennemi numéro un et les fromages français n'ont toujours pas le droit de siéger dans le frigo) … De simples voisins, nous sommes devenus partenaires de découvertes. Ensemble, nous avons traversé le Bodensee (lac de Constance), direction Lindau et ses célèbres vaches puis Friedrichshafen et le musée Zeppelin. Par le cinéma, les musées, la piscine ou encore le carnaval allemand nous nous sommes apprivoisés.

Relations musicales
Cette amitié a permis un partage encore plus grand de nos passions. La musique s’est mise à résonner haut et fort aux quatre coins d’Europahaus. Les chants italiens se sont fait (fortement) entendre alors que les derniers tubes allemands étaient joués à la radio.

Relations sportives

Ensuite, ce sera dans le sport que notre échange se retrouvera. Tout d’abord par de simples promenades à vélo, le long du Bodensee, ou des rencontres à la piscine. Les cours de danse de l’université nous auront offert l’opportunité de communiquer, dans un monde où chacun se comprend, sans avoir besoin de l’intermédiaire de la langue. Enfin, fervent supporter de l’équipe de Basket-ball de Konstanz, Europahaus s’est retrouvé sur les bancs du stade, dans une liesse générale.

Relations et traditions
A la musique et au sport se sont ajoutées les traditions et les habitudes de chacun. Ou, pourquoi l’Europe de l’est déguste chaque matin des petits déjeuners salés, alors que le sud ouest lui préférera la traditionnelle tartine de confiture ? Les fêtes traditionnelles ont ponctué la vie d’Europahaus. La Saint André polonaise (le 29 novembre) aura été l’occasion de découvrir comment les jeunes polonais prévoient leur avenir : en faisant couler de la cire liquide dans de l’eau froide, a travers le trou d’une clé. Ensuite, l’ombre de la forme qui en résulte est projetée sur un mur. A partir de là, toutes les interprétations sont possibles, pour comprendre ce que cette figurine de cire révèle.
La culture allemande n’est pas en reste : les marchés de Noël allemands n’ont désormais plus aucun secret pour nous : une journée à Stuttgart et une à Ulm auront fait de nous des spécialistes de ces festivités. Le Glühwein (vin chaud), les Plätzchen (gâteaux de Noël traditionnels) et les différents stands d’objets en bois et de bougies colorés auront égayé notre mois de décembre !

Relations de travail
Mais revenons sur terre… une année Erasmus ce n’est pas QUE découvertes et fêtes… il aura fallu tout de même travailler, aller en cours, écouter des Vorlesung (cours magistraux) et des Seminar (conférences de méthode), écrire des Hausarbeit (mini-mémoires). Mais heureusement, Europahaus n’est jamais bien loin… là encore, tous à la rescousse… relecture des Hausarbeit, corrections et autres entraides ont encore joués. A citer par exemple, l’étudiante Polonaise aidant, en allemand, la Française à réviser son test d’anglais … Bref, Europahaus, c’est la complémentarité internationale au service de chacun !

morceau choisi


"Si je suis écolo, c'est pour démazouter le pouvoir quand il pue. Je ne suis pas sûre qu'il existe un pouvoir qui sente bon. Les écolos, les vrais, se méfient du pouvoir, qui rend fou. Parfumé, je veux bien. Répandant des effluves artificiels, des essences synthétiques et des jasmins chimiques, d'accord. Mais propre et qui sente bon? Impossible. J'en entends tellement qui se vantent de mettre les mains dans le cambouis... Les mains dans le cambouis? Eh bien, nettoyez ça. Frottez fort au savon, comme les chirurgiens avant d'ouvrir un ventre. Dégagez les tankers de complaisance, évacuez les déchets, allez ouste ! on les rince. Quant aux écologistes de pouvoir, je leur pisse à la raie, comme dirait Zoé. Dire qu'à 6 ans pile, elle nous a ramené ces mots-là de l'école!" Théo

Le Sang du Monde de Catherine Clément, éditions du Seuil, p 40.

25 juin 2006

21 juin, fête de la musique parisienne

Mes pas (et mes amis) me guident dans un premier temps vers la place de la Bastille. Alors que dans l’opéra, Faust résonne, à l’extérieur, une foule se presse, court, regarde, se scrute, à la recherche de la personne à qui elle a donné rendez-vous…


Première impression de fête de la musique : la foule. Des regards qui se croisent, d’autres qui se perdent. Une bouteille de bière explose en heurtant le sol. Un groupe d’adolescentes passe, bras dessus-bras dessous en chantant à tue-tête. Certains se jettent dans les bras de leurs voisins. D’autres se font simplement la bise.

Salutations obligatoires pour le parrain, que dis-je, le père de cet heureux enfant qui fête aujourd’hui ses 25 printemps… eh oui ! Jack Lang en personne se promène sur les trottoirs entourant la place de la Bastille, serrant plus de mains qu’écoutant de groupes.

Ravitaillement obligatoire, pour une nuit qui s’annonce longue : vendeurs à la sauvette, Mc Do, snacks, tous les moyens sont bons. Et même les bonbons sont au rendez-vous, ôtant au passage la vue sur la scène.


Cesaria Evora, chanteuse capverdienne entre en scène. Le public jubile, des drapeaux … surplombent les auditeurs attentifs. Cordes, flûte, piano se mêlent à la voix de Cesaria. On danse du mieux qu’on peut, coincé entre les bras du voisin, le sac de devant, ou la voiture en stationnement derrière. Certains usent de stratagèmes pour entr’apercevoir la chanteuse. Les autres tendent leurs oreilles.

Direction ensuite Châtelet, nos oreilles nous guident spontanément vers la rue St Antoine, où des groupes amateurs partagent leur passion avec les passants … passion qui ne rime pas toujours avec talent …

A la foule majoritairement jeune, s’ajoute quelques uniformes bleu marine. Un homme passe sur un engin branlant, sur lequel des poèmes sont inscrits, comme des slogans d’une lutte passée. Un air de déjà vu ?

Au fil des rues, les sonorités changent. Voyages, rêveries, derniers tubes à la mode. Tout y passe. Une vraie cacophonie de couleurs. Préférant tourner le dos aux passants, un ruminant essaie de s’isoler de tout ce bruit. Il semble enfui de Vach’art, préférant le calme du jardinet d’une cour intérieure.

Hotel de Ville by night, St Michel, Odéon (comment ne pas passer devant le 117 bd St Germain ?) puis St Germain ou s’achève ce périple musical. Un groupe d’étudiants en caleçons s’aspergent dans la fontaine St Michel, plus sages, ceux de St Germain écoutent du jazz. Les gouttes de pluie auront certes ruisselé sur les visages et écourté la fête, mais la musique était bien au rendez vous.

14 mai 2006

Nosferatu à l'opéra Bastille - Gallotta

Nosferatu loin des vampires. L’opéra Bastille accueille du 6 au 13 mai la reprise de la chorégraphie de 2001 de Jean Claude Gallotta, Nosferatu. Pour son deuxième spectacle dans l’opéra parisien, il dépeint une pièce noire.

Pièce noire et dramatique que ce Nosferatu. Jean Claude Gallotta, le cinéphile, fait référence au cinéaste Murnau, et à son héros, frère de Dracula.

Jean Claude Gallotta, le chorégraphe, réunit 36 danseurs de l’opéra de Paris, sur une musique de Pascal Dusapin, interprétée en direct par l’orchestre de l’opéra.
Nosferatu hante la scène, la traverse, happant au passage un ou une danseuse.

Des danseurs classiques pour une chorégraphie qui l’est beaucoup moins. Nosferatu est une pièce moderne. Moderne par le look, des danseurs en tenue de ville, cheveux lâchés.

Une pièce moderne par les mouvements, s’approchant parfois de la breakdanse ou de la capoiera.

Et avant tout une pièce d’actualité par son thème. Car le chorégraphe grenoblois nous entraîne dans un voyage au coeur de l’ombre et de l’obscure, au cœur de l’exclusion.

Le tout dans un décor sobre mais sombre. Des poutres de béton, carcan de la société qui enferme Nosferatu. A force de cambrures et de déhanchements, José Martinez, alias Nosferatu tente de se glisser, se fondre dans son environnement.

Tout en fluidité et en légèreté, l’étoile de l’opéra ondule comme le voile d’un fantôme, au bord de la folie, dans un monde hostile. Pour Jean Claude Gallotta, fini le vieux Nosferatu, aux grandes oreilles, place, je cite, à « une pop star mal rasée, un souffle, un fantôme ».

Tou(te)s sur le trottoir - Les prostituées et la mobilisation sociale -

Drapeaux arc-en-ciel, ballons rouges, talons aiguilles, décolletés provocants et sifflets à la bouche, un cortège de manifestants hors du commun se met en route, samedi 18 mars, Place Pigalle. Une centaine de prostituées a décidé de se faire entendre dans un défilé haut en couleurs arpentant les rues de la capitale.

« Ni victimes, ni coupables, fières d’être putes ! »
« Ni victimes, ni coupables, fières d’être putes ! » hurle Zézetta Star dans son mégaphone. A l’occasion du troisième anniversaire de la loi Sarkozy, les prostituées réclament de la reconnaissance. Elles veulent un statut, mais surtout l’abrogation de cette « loi pour la sécurité intérieure », mise en application en mars 2003. (Voir encadré) Le texte sanctionne le racolage passif, notion laissée à l’appréciation de la police. Des prostituées se font ainsi arrêter lors de leurs courses, relate l’une d’elles. Elle craint les rackets ou les viols. « On te dit « laisse-toi baiser sinon je t’embarque et t’es expulsée ! » Alors, imagine, t’es d’origine algérienne, sans papiers et trans. Si on te renvoie en Algérie, c’est une condamnation à mort direct, alors tu obéis ! ».
Outre la violence, le travesti dénonce l’inefficacité de la loi face à la lutte contre le proxénétisme, pourtant objectif premier du texte. « Pour 120 arrestations de proxénètes en 2002, avant la loi, on passe à zéro en 2004 et 2005. » affirme-t-elle. La LSI n’aurait que renforcé la clandestinité et le proxénétisme. « Ca a obligé les filles à quitter les lieux traditionnels, et elles sont tombées sous la coupe de proxénètes. Maintenant certaines paient 300€ par jour pour bosser ! ».

« Nous voulons des droits, pas de bla bla bla !! »
En tête de cortège, une imposante crinière d’un blond vénitien, un manteau de fourrure, de larges boucles d’oreilles et des bracelets clinquants, Camille Cabral, le visage maquillé à outrance ne passe pas inaperçue(voir portrait). Ce transsexuel franco-brésilien, fondateur de l’association PASTT (Prévention, action, santé, travail pour les transgenres) crie son mécontentement avec son accent brésilien et brandit, de ses mains chaussées de mitaines en résille, des pancartes « Nous voulons des droits, pas de bla bla bla !!». Ces droits ? L’accès à la sécurité sociale, la retraite, les congés maladie et maternité. « Je demande la reconnaissance du travail sexuel comme profession. Nous devons nous constituer en coopératives, avec un statut de libérales. Comme font les médecins en cabinet collectif ! ».
A ses côtés, une grande brune élancée, perchée sur talons hauts: Maîtresse Nikita, alias Jean-François dans le civil. Il se travestit depuis 31 ans pour jouer la dominatrice avec ses clients. Il travaille depuis l’âge de 15 ans et aujourd’hui, réclame des droits. En octobre dernier, présent à une rencontre de prostituées à Bruxelles, il prend conscience que la situation française « est quasiment aussi catastrophique qu’en Russie ou en Moldavie ». Il fonde alors, avec trois autres travailleurs du sexe, le groupe « les Putes ». Une association qui se veut un « groupe non-mixte d’auto-support et de lutte contre la putophobie ». Ce groupe d’activistes offre un genre nouveau dans le paysage des associations de prostituées.
Dans les années 80 apparaissent en effet des mouvements de prévention et d’aide face au sida. Les revendications politiques n’occupent qu’un second plan, suivant les aléas de la politique nationale. Lilian Mathieu, chercheur au CNRS, les dépeint néanmoins déjà comme des associations qui se placent du côté des prostituées : « Contrairement aux travailleurs sociaux qui envisagent la prostitution comme une inadaptation sociale, et qui incitent les prostituées à se réinsérer, ces associations ont une conception plus valorisante de la prostitution. Elles se sont faites les relais des revendications des prostituées et ont appuyé celles qui se sentaient l’âme la plus militante. »
Au sein de ces associations récentes, certes des travailleurs du sexe, mais toujours des travailleurs sociaux. Une situation que Les Putes a voulu renverser : leur groupe est composé à 100% de travailleurs du sexe, qui s’expriment pour eux-mêmes « il y en a assez d’entendre des psychologues, des sociologues parler de notre métier alors qu’ils le connaissent même pas ! Les seuls experts de notre métier, c’est nous ! » appuie Maîtresse Nikita, le sourire aux lèvres. Le but premier affiché par le collectif n’est plus la prévention mais bien l’action politique.
Une implication sur la scène publique qui ne va pourtant pas de soi dans le milieu de la prostitution, traditionnellement milieu discret. « Ce sont des gens qui ont très peu le sentiment d’avoir une légitimité à intervenir dans le débat publique, affirme Lilian Mathieu, ils viennent généralement de couches de la population très défavorisées, qui ont un très faible capital scolaire. » En outre, les prostituées « traditionnelles » refusent souvent de se montrer, de peur que leur famille souffre de cette profession stigmatisée.
« Mais il y a aussi des personnes qui marchent la tête haute avec leurs pancartes. » soutient Camille Cabral, pleine d’espoir. Pour Lilian Mathieu, ces personnes, à l’image de Maîtresse Nikita, « occupent une position dominante dans le monde de la prostitution, par exemple celles spécialisées dans la clientèle masochiste. » Comme dans la population française, les hommes s’intéressent plus à la politique. Aussi, Lilian Mathieu note que « les gens qui se mobilisent le plus sont des transsexuels, des gens qui ont été socialisés comme hommes. Ce qui leur reste d’identité masculine les induit à davantage s’engager, à faire entendre des revendications.»

« Vous couchez avec nous, vous votez contre nous ! »
Autre objectif avoué de l’organisation Les Putes : sensibiliser les partis politiques. « On est en train d’exiger des partis politiques un certain nombre de rendez-vous, pour exposer notre façon de penser et les convaincre que c’est la bonne ! ». Pour l’association, les présidentielles de 2007 représentent un enjeu essentiel : elle espère voir figurer la transformation du statut des prostituées dans les programmes.
Le long du défilé, on essaie de rallier ces hommes politiques : « Vous couchez avec nous, vous votez contre nous ! » scandent les prostituées dans les rues de Paris. Maîtresse Nikita, elle, se considère paradoxalement plus optimiste avec les partis de droite, réputés pourtant plus traditionalistes. « Je pense qu’on aura plus de succès à droite, eh oui… c’est quand même beaucoup plus nos clients ! » glisse-t-elle malicieusement…


La LSI


18 mars 2003, la Loi sur la Sécurité Intérieure, dite Loi Sarkozy, est votée. Une loi qui veut défendre, entre autres, les prostituées. Celles-ci y voient plutôt un synonyme de persécution. L’article L50 de ce texte crée en effet la notion de racolage passif, un délit non défini, passible de 2 mois de prison et 3750€ d’amende. « Racolage passif ? Cela ne veut rien dire, être sur un trottoir peut suffire » confiera Maître Boussardo.

Mais pour cette avocate parisienne, « dans les faits, ça n’a pas changé grand-chose ». L’objectif était surtout de trouver un « moyen d’avoir une garde à vue et tenter d’avoir des informations sur les réseaux ».

Trois ans après, on constate que « très peu de décisions ont été prises là-dessus : les interpellations ne suffisent souvent pas pour conduire les prostituées devant un tribunal, et encore moins à les condamner ».

L’avocate explique néanmoins que les prostituées ont dû changer leur manière de travailler, pour échapper aux gardes à vues. Car même sans condamnation, les interpellations représentent des menaces. Reste en outre le problème des sans-papiers, qui, une fois interpellés, risquent d’être renvoyés dans leurs pays d’origine.




Camille Cabral

Quand elle rentre dans les locaux de son association, les prostituées présentes lèvent spontanément la tête vers cette grande femme : des regards et des sourires mêlés d’admiration et d’envie. Camille Cabral est engagée depuis plus de 15 ans. Lorsqu’elle travaillait à l’hôpital Saint Louis, cette dermatologue, elle-même transsexuel, a perçu la vulnérabilité de cette population. « J’ai essayé de faire quelque chose pour eux. Nous avons fait des réunions avec le gouvernement. Et nous avons lancé une association ».
Première du genre, elle s’est fait ensuite élire conseillère municipale dans le XVIIème arrondissement parisien. « Je suis une personne très combative » souligne-t-elle. Elle implique les prostituées à la vie politique locale, en les encourageant à venir aux réunions.
Pour Lilian Mathieu, auteur en 2001 de Mobilisations et prostituées, Camille Cabral a rapidement trouvé sa place auprès du public transsexuel : « Elle est médecin, elle est brésilienne, elle est transsexuel, ce qui lui donnait une légitimité à mener une prévention contre le sida auprès des travestis et transsexuels. Elle savait de l’intérieur quels étaient les besoins de cette population et avait une compétence médicale qui l’habilitait à faire de la prévention. »
Maîtresse Nikita, la présente comme « quelqu’un qui mène une lutte quasiment seule depuis des années ». Un combat qui se révèle difficile au quotidien : « l’autre jour, on était au bois en train de tracter ensemble, on s’est fait un peu massacrer par les flics, ils l’ont insulté en disant « monsieur, vous n’avez rien à faire déguisé ici » ».
Mal perçue par une partie de la population, Camille Cabral souhaite pourtant continuer son combat. « Je voudrais me représenter aux prochaines élections, mais il y a beaucoup de magouilles dans les partis. Pour la députation, les adhérents [Verts] ont voté pour Alain Lipietz en tête de liste, puis pour moi ! Pourtant, on m’a mise à la quatorzième place ! ». Malgré ces difficultés, elle s’accroche pour 2008 : « je vais me présenter, mais je sais pas si je vais être la candidate ! »
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