27 juin 2006

p'tit brin de nostalgie ... Sehnsucht nach Konstanz

Europahaus, Konstanz, Allemagne, un vendredi 1er octobre. Mes valises qui s’entassent dans une chambre inconnue, dans une « WG » (colocation) inconnue, dans une résidence inconnue, dans une ville inconnue. Je suis ici pour 10 mois. 10 mois d’études, mais surtout 10 mois de « relations internationales ». Que comprendre par relations internationales ? Aujourd’hui, à Konstanz, je découvre encore et toujours quel sens peut être donné à cette expression.

Relations linguistiques
Europahaus, la maison de l’Europe. Tel est le lieu où j’habite. « Maison de l’Europe » porte bien son nom : derrière chaque porte se cache un représentant d’une nationalité différente. Derrière chaque porte on peut entendre s’exclamer sur tous les tons, dans toutes les langues, des étudiants curieux et fêtards. Grâce à Europahaus, ma troisième année « relations internationales » aura donc tout d’abord été linguistique. J’ai découvert le tchèque, j’ai découvert l’italien, le slovène, le biélorusse, l’estonien, j’ai entendu l’anglais et l’espagnol sous un jour nouveau, j’ai appris le polonais et bien évidement, pour faire prendre la sauce, pour me faire comprendre, pour communiquer, j’ai parlé allemand.

Relations culinaires
La communication est certes importante, mais un second point a rapidement attiré mon attention : la nourriture. Il fallait en effet survivre dans un environnement nouveau… Dans un premier temps, ce fut évidement Bratwurst (saucisses), Currywurst (saucisses au curry) et Kartoffelsalat (salade de pommes de terre) puis le chou, puis les Frikadelle (boulettes de viande) et les gâteaux bien écoeurants, mêlant chocolat, cerises et alcool, le tout sous un épais manteau de Sahne (crème). Toute l’Europe s’est donc retrouvée autour de la table allemande. Mais au fur et à mesure, chacun y est allé de ses conseils, a rajouté son grain de sel, et la table est devenue européenne. Mes tartiflettes et autres gratins dauphinois ont rejoint les zupy polonaises (soupes), les pasta italiennes, les moussakas grecques, les puddings anglais et les bramborak tchèques (galettes de pomme de terre).

Relations amicales
Au fil de ces repas et conversations de véritables amitiés sont nées. Les étudiants se sont découverts, les clichés ont fondu comme neige au soleil : l’italienne, à force de vivre au quotidien avec moi, a oublié sa haine envers les français (enfin… presque … l’équipe de France de foot reste définitivement l’ennemi numéro un et les fromages français n'ont toujours pas le droit de siéger dans le frigo) … De simples voisins, nous sommes devenus partenaires de découvertes. Ensemble, nous avons traversé le Bodensee (lac de Constance), direction Lindau et ses célèbres vaches puis Friedrichshafen et le musée Zeppelin. Par le cinéma, les musées, la piscine ou encore le carnaval allemand nous nous sommes apprivoisés.

Relations musicales
Cette amitié a permis un partage encore plus grand de nos passions. La musique s’est mise à résonner haut et fort aux quatre coins d’Europahaus. Les chants italiens se sont fait (fortement) entendre alors que les derniers tubes allemands étaient joués à la radio.

Relations sportives

Ensuite, ce sera dans le sport que notre échange se retrouvera. Tout d’abord par de simples promenades à vélo, le long du Bodensee, ou des rencontres à la piscine. Les cours de danse de l’université nous auront offert l’opportunité de communiquer, dans un monde où chacun se comprend, sans avoir besoin de l’intermédiaire de la langue. Enfin, fervent supporter de l’équipe de Basket-ball de Konstanz, Europahaus s’est retrouvé sur les bancs du stade, dans une liesse générale.

Relations et traditions
A la musique et au sport se sont ajoutées les traditions et les habitudes de chacun. Ou, pourquoi l’Europe de l’est déguste chaque matin des petits déjeuners salés, alors que le sud ouest lui préférera la traditionnelle tartine de confiture ? Les fêtes traditionnelles ont ponctué la vie d’Europahaus. La Saint André polonaise (le 29 novembre) aura été l’occasion de découvrir comment les jeunes polonais prévoient leur avenir : en faisant couler de la cire liquide dans de l’eau froide, a travers le trou d’une clé. Ensuite, l’ombre de la forme qui en résulte est projetée sur un mur. A partir de là, toutes les interprétations sont possibles, pour comprendre ce que cette figurine de cire révèle.
La culture allemande n’est pas en reste : les marchés de Noël allemands n’ont désormais plus aucun secret pour nous : une journée à Stuttgart et une à Ulm auront fait de nous des spécialistes de ces festivités. Le Glühwein (vin chaud), les Plätzchen (gâteaux de Noël traditionnels) et les différents stands d’objets en bois et de bougies colorés auront égayé notre mois de décembre !

Relations de travail
Mais revenons sur terre… une année Erasmus ce n’est pas QUE découvertes et fêtes… il aura fallu tout de même travailler, aller en cours, écouter des Vorlesung (cours magistraux) et des Seminar (conférences de méthode), écrire des Hausarbeit (mini-mémoires). Mais heureusement, Europahaus n’est jamais bien loin… là encore, tous à la rescousse… relecture des Hausarbeit, corrections et autres entraides ont encore joués. A citer par exemple, l’étudiante Polonaise aidant, en allemand, la Française à réviser son test d’anglais … Bref, Europahaus, c’est la complémentarité internationale au service de chacun !

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